Empreintes
L’art a commencé avec les empreintes corporelles sur les murs des grottes, où l’espèce cherchait son identité.
Les empreintes que je réalise sur les arbres et les cailloux cherchent à capter quelque chose du corps de l’arbre et de la pierre. L’empreinte est un lien charnel avec le lieu.
Imprints : Art began with body imprints on the walls of caves, where the species searched for its identity. The imprints I make on trees and stones seek to grasp something about the body of the tree or stone. Imprints are a carnal link with place.
Le geste de la pression des mains devient prise de possession, acte primitif, qui, une fois les objets refaçonnés par les différentes techniques plastiques, sont investis du poids d’une histoire et deviennent des icônes de la nature, des hiéroglyphes de la mémoire.
Ici, j’enregistre sur ces arbres-totem une empreinte qui met en oeuvre comme pour la photo, ce retournement, du négatif et du positif. Geste d’arrachement où ces « restes » d’arbres à la nudité minérale deviennent de fragiles membranes qui révèlent à travers la profondeur de leurs surfaces, à l’organicité figée, l’épiderme d’une unité en devenir.
The movement of the pressure of the hands becomes a way of taking possession, a primitive act which, once objects have been reshaped through different artistic techniques, carry the weight of a history and become icons of nature, hieroglyphs of memory.
Here, I record on these totem-trees an imprint which implements – as photography would – this reversal of the negative and positive. A wrenching gesture where these “remnants” of trees with their mineral nudity become fragile membranes which reveal through the depth of their surfaces, with their fossilized organicity, the skin of an entity in the making.